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VOL 1 - NUMÉRO 56
À des milliers de kilomètres de là, une
autre femme arabe faisait un choix
bien différent.
Ibtehal Abou El Saad a grandi au
Maghreb. Diplômée de Harvard en
intelligence artificielle, pionnière dans
l'éducation technologique des filles,
employée chez Microsoft
l'apprentissage machine : son parcours
impressionnait.
Elle aurait pu poursuivre une carrière
brillante parmi les élites mondiales de
la tech.
Mais lorsqu’elle a découvert que
Microsoft avait signé un contrat de
133 millions de dollars avec le
ministère israélien de la Défense, afin
de fournir des services de cloud
destinés à la surveillance et au ciblage
des civils palestiniens, elle n’a pas pu
rester silencieuse.
Elle n’a pas publié de tribunes
édulcorées. Elle n’a pas donné
d’interviews aseptisées. Elle s'est
littéralement levée lors de la
Élite
célébration du 50e anniversaire de
Microsoft, interrompant un haut dirigeant
pour dénoncer publiquement la complicité
de l’entreprise dans ce qu’elle a qualifié de
génocide.
« Je ne peux plus garder le silence », a-t-
elle écrit dans une lettre ensuite divulguée
à la presse, expliquant comment les
technologies d'IA de Microsoft étaient
dans
détournées pour traquer journalistes,
médecins et travailleurs humanitaires.
Alors que la plupart préfèrent la prudence
pour protéger leur carrière, Ibtehal, elle, a
accepté de sacrifier son avenir dans l'une
des plus grandes entreprises du monde, car
elle savait que certaines choses ne peuvent
être ni achetées ni trahies.
On pourrait facilement raconter cette
histoire comme un affrontement entre la
traîtresse et la résistante. Mais la réalité est
plus complexe.
Dalia Ziada n’est pas un cas isolé.
Partout dans le monde arabe, une nouvelle
élite émerge, prête à redéfinir la violence
coloniale en projet de modernisation.
Ils croient, ou espèrent, que la survie
passe par l’alignement sur les puissances
dominantes, même au prix de répéter des
mensonges connus de tous.
Ce phénomène n'est pas tant une question
de malveillance personnelle qu’une
démonstration du succès d’un système
mondial qui récompense l'oubli.
Les attaques du 7 octobre sont devenues,
pour certains, un acte de terrorisme
autonome, sans racine, occultant 75 ans
d'oppression et de dépossession.
À l’inverse, Ibtehal Abou El Saad est une
rareté, non seulement parce qu’elle a osé
défier Israël, mais parce qu’elle a
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