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Cet accord constitue l’une des solutions
stratégiques à la crise énergétique, en
l’absence de nouveaux champs gaziers et
face au vieillissement des gisements
existants. Une autre solution adoptée
consiste à acquérir quatre navires de
regazéification et à contracter des dizaines
de cargaisons de gaz importé pour couvrir
les besoins nationaux. Le projet
d’interconnexion avec Chypre, afin
d’importer du gaz, représente également D’un autre côté, l’Égypte cherche à
une alternative. restaurer son rôle régional et géopolitique
dans le domaine des exportations gazières.
Les décideurs égyptiens estiment que cet
objectif peut être atteint en important le gaz
israélien, puis en le liquéfiant avant de
l’exporter vers l’Europe via les terminaux
d’Idku et de Damiette.
Une autre motivation réside dans la volonté
de réduire les prix du gaz en s’appuyant sur
une alternative relativement moins chère : le
Ces mesures montrent que le gouvernement
gaz israélien. Ce gaz sera transféré sous
égyptien ne se repose pas uniquement sur cet
forme gazeuse par le gazoduc Arish–
accord, et qu’il tente de résoudre la crise par
Ashkelon, ce qui le rend moins coûteux que
plusieurs voies. Cela peut atténuer les
le GNL en provenance de Russie ou du
craintes liées à une éventuelle mainmise
Qatar. Florence Schmit, analyste en énergie
d’Israël sur le marché égyptien de l’énergie,
chez Rabobank, a souligné ce point en
étant donné que les importations
déclarant que les quantités initiales
israéliennes ne représentent que 850 millions
pourraient réduire la facture énergétique de
de pieds cubes par jour, alors que la
l’Égypte...
consommation nationale atteint environ 6
milliards de pieds cubes par jour. Cela
signifie que le gaz israélien ne couvre
qu’environ 12 % de la consommation locale.
Toutefois, je pense que cette situation ne
durera pas, en raison du volume total
énorme de gaz importé d’Israël (130
milliards de mètres cubes), d’autant que le
gouvernement considère ce gaz comme un
substitut au GNL en raison de son coût
inférieur, ce qui peut menacer la sécurité et
la souveraineté énergétiques de l’Égypte.
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